Gestion des parasites chez les moutons

L’infestation par les parasites a un impact négatif sur la santé comme sur les performances des moutons. Une gestion adéquate est donc importante tant pour des raisons de santé animale que pour des questions économiques.  

Problématique des parasites

Parmi les conséquences possibles d’une infestation (selon le type de parasite), on peut avoir des diarrhées, des maladies respiratoires et de l’anémie. Il en résulte une baisse de la performance laitière de la brebis comme des gains journaliers des agneaux. Les parasites mettent en outre le système immunitaire à rude épreuve, ce qui augmente le risque de maladies secondaires. D’un point de vue économique, il est donc impératif de porter une attention importante aux maladies parasitaires. Les résistances aux vermifuges ont par ailleurs considérablement progressé ces dernières années chez les petits ruminants.  De ce fait, il faut repenser aux méthodes de lutte pratique contre les parasites en anticipant la pression de ces derniers.

Prévention

L’objectif de toute mesure prophylactique est de diminuer la fréquence d’utilisation des vermifuges. Cela peut par exemple se faire en réduisant la pression infectieuse sur les zones pâturées, au moyen d’une bonne gestion des pâturages. On peut aussi renforcer les capacités de résistance des animaux en optimisant l'alimentation, la garde et l’approvisionnement en minéraux, ainsi qu’en affourageant des additifs phytogéniques ou en sélectionnant une descendance résistante. 

Réduire la pression parasitaire

  • Exposition du pâturage : les parasites aiment généralement les emplacements humides et chauds. Les larves de parasites survivent particulièrement bien sur les pâturages ombragés ou dans les zones d’eau stagnante. Il est donc recommandé d'exclure les marais, les ruisseaux ainsi que les zones ombragées toute la journée. 

 

  • Durée d'occupation : les animaux ne devraient pas rester plus de 7 à 10 jours sur le même pâturage, compte tenu du cycle évolutif des vers. On peut réduire massivement la pression parasitaire en interrompant le cycle au moyen d’une gestion ciblée. 

 

  • Fauche et pâture mixte : on peut réduire la pression parasitaire en alternant la pâture et la fauche. Par ailleurs, de nombreux vers gastro-intestinaux étant spécifiques à leur hôte – les larves de parasites infectieux des petits ruminants ne sont par exemple pas en mesure de se développer chez les bovins – la pâture mixte des petits ruminants et des bovins ou des petits ruminants et des chevaux réduit considérablement la pression parasitaire. Les différentes espèces animales peuvent paître aussi bien simultanément qu’alternativement.

 

  • Estivage : les longues périodes de repos en hiver et les températures basses font chuter la pression parasitaire sur les alpages. La pression parasitaire dans l'exploitation de plaine s’en trouve également réduite, car ces surfaces ne sont pas broutées durant l’été et les parasites n’y disposent donc pas d'hôtes. 

 

  • Intégration des pâturages dans les assolements : un nouveau semi doit être installé sur une parcelle qui n'a encore jamais été pâturée par des petits ruminants. De telles surfaces sont recommandées pour le pâturage d'animaux sensibles (par exemple les animaux juvéniles). 

Additifs végétaux

Il existe différentes approches pour le traitement alternatif de la verminose. L'utilisation d’additifs phytogéniques a donné de bons résultats dans différentes études. Les tanins végétaux par exemple, comme d’autres polyphénols, se lient à la structure protéique située à la surface de la peau des vers, limitant dès lors leur multiplication. L’effet antiparasitaire est dû à des composants tels que l'ansérine vermifuge, la grande aunée, l’ail ou le thym.
De plus, les additifs améliorent  la disponibilité des protéines pour les ruminants, ce qui a un effet positif sur les défenses immunitaires.

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